En une décennie seulement la petite association franco-allemande de Tours est devenu un véritable centre culturel avec salariés et locaux en centre ville, rayonnant sur tout le département et au delà. Cette ascension remarquable prouve à qui en doutait encore que l’avenir de nos associations est dans l’activité culturelle d’abord.

Affichant l’objectif de promouvoir la langue et la culture allemande sous toutes ses formes ainsi que le rapprochement amical entre les deux pays, le Centre propose des cours et des activités variées autour de l’allemand, des manifestations festives ou culturelles en rapport avec le calendrier franco-allemand et européen, ainsi que des voyages en Allemagne (voir ci-dessous une séance de speak-dating avec des étudiants dans les locaux de Tours et des photos souvenir du voyage des jeunes en Saxe-Anhalt et du voyage d’études à Dessau avec la visite de l’immeuble du mythique Bauhaus).

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Aujourd’hui l’association est reconnue par l’Ambassade d’Allemagne à Paris et soutenue par l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ). De plus, depuis le mois de juin 2010, l’association partage ses locaux avec le Consulat honoraire d’Allemagne à Tours. La directrice du Centre, Eliane Lebret, est aussi Consule Honoraire de la République fédérale d’Allemagne.

L’activité de l’association avait attiré l’attention de la Municipalité de Tours qui a souhaité l’impliquer dans l’animation du jumelage avec Mülheim-an-der Ruhr. De là sont nées des relations suivies et des échanges réguliers, ainsi qu’un soutien financier non négligeable de la Municipalité. A son tour, plus récemment, le Conseil Régional du Centre a accordé un soutien supplémentaire en échange de l’organisation d’actions croisées avec le Land de Sachsen-Anhalt, le partenaire de la Région Centre.

Ainsi, le temps passant et les expériences s’accumulant, l’association franco-allemande de Tours a su faire preuve d’un savoir-faire d' »ingénierie du franco-allemand » et s’est profilé comme un partenaire incontournable pour les institutions locales et régionales.

L’embryon originel

Rien du projet initial n’aurait laissé entrevoir un tel développement. C’est Eliane Lebret, aujourd’hui directrice salariée du Centre, qui crée l’association en 1988 avec une amie allemande Margit Farrugia, aujourd’hui disparue. Toutes deux ont des enfants franco-allemands et souhaitent qu’ils puissent échanger en allemand en jouant ensemble avec d’autres enfants de couples franco-allemands. Hélas, à l’époque,  ce projet s’est vite heurté à la rareté des Allemand(e)s des couples franco-allemand souhaitant transmettre la culture allemande à leurs jeunes enfants, préférant probablement se fondre dans le franco-français. Elles avaient ré-orienté leurs activités franco-allemandes vers l’action culturelle dont, pour l’essentiel, l’organisation de cours d’allemand.

Le tournant numérique

Après une éclipse de quelques années contrainte par ses activités professionnelles, Eliane Lebret revient à l’association au début des années 2000. Elle comprend vite que l’outil numérique décuple les chances de mener un véritable travail de réseau indispensable au développemnt d’un large public du franco-allemand. Avec l’aide d’une nouvelle équipe, elle installe un site et en utilise toutes les ressources pour mener un travail de contacts et de réseau. En quelque années le nombre des visiteurs et des adhérents explose. Le nombre de professeurs d’allemand salariés double rapidement, ainsi que la palette des manifestations pour adultes.

Le culturel d’abord

L’autre secret de sa réussite, Eliane Lebret l’attribue au soin qu’elle et son équipe ont pris d’éviter la proximité avec le monde de la politique en affichant une orientation exclusivement culturelle. Paradoxalement, la crédibilité du Centre auprès des élus s’en trouve renforcée. Quand l’Ambassade a dû cesser sa politique de soutien financier au cours d’allemand, elle a trouvé une oreille bienveillante auprès de la Municipalité qui a volontiers pris son relais. Ajoutée à l’importance de son action, cette stature indépendante a probablement contribué à ce que Eliane Lebret soit nommée Consule Honoraire d’Allemagne à Tours.

Aujourd’hui le Centre déjà actif depuis 21 ans dans les établissements primaires et les collèges du département grâce à un concours annuel d’allemand dans ces classes, s’est également rapproché d’une part de l’Université en accueillant régulièrement des stagiaires des cursus binationaux et  – de conserve avec les jeunes Ambassadeurs de l’OFAJ –  les étudiants allemands qui étudient à Tours, d’autre part avec le Lycée Paul Louis Courier qui a ouvert une section AbiBac. de cette manière le Centre étend son travail de réseau à celui des germanistes de l’Académie eux-mêmes générateurs de nouveaux contacts.

Conclusion

L’histoire du Centre Franco-Allemand de Touraine est exemplaire à plus d’un titre. Non seulement elle démontre que d’une motivation particulière peut naître une vocation de généraliste départemental, voire régional du développement du franco-allemand, mais elle montre aussi à quel point l’action culturelles peut être un ressort puissant de développements touz azimuths.

Aller sur le site du Centre franco-allemand de Touraine [divider][/divider]

Le jardin d’Eliane

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Quand elle ne cuisine pas du franco-allemand, Eliane est au jardin. Elle y passe en moyenne au moins deux heures par jour, voire plus. Le résultat est à la mesure de cet investissement : son jardin est une véritable merveille, un mini-parc floral où les hortensias – sa passion – occupent l’avant-scène.

Voyez plutôt ces quelques photos !

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Les actions jardins dans le cadre du franco-allemand

Depuis neuf ans déjà le Centre Franco-Allemand de Touraine s’est rapproché de l’Association des Jardins de Touraine et a entrepris avec elle des voyages réguliers et passionnants dans les exposition florales d’outre-Rhin :

En 2006 au Rhododendronschau en Ammerland (Niedersachsen), visite pépinières et tourbières, Wiesmoor, Jever, cimetières etc.

En 2007, Bundesgartenschau de Gera-Ronneburg, jardin de Goethe, Park an der Ilm à Weimar, cimetières (Thuringe),

En 2009, le Grugapark à Essen  et la Kunstinsel de Hombroich à Neuss (NRW)

En 2011, Bundesgartenschau de Coblence, cimetière de Mayence

En 2013, jardin botanique et serres de Berlin, jardins du Sans Souci

Depuis longtemps donc, le franco-allemand du jardin était bien vivant en Touraine !

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Eliane Lebret au centre de la Confrérie des Jardiniers de Touraine