Jean-Louis BRETTE (*), Général de Corps d’Armée  (2S), Président de l’Association Française des Décorés du Mérite Allemand, membre de la FAFA fait partie des nombreuses personnalités du franco-allemand qui se sont émues du projet de suppression des classe bi-langues.

Il a écrit une lettre au Président de la République, dont nous reproduisons le contenu ci-dessous.

Vous pouvez également télécharger l’original ici : Lettre du 12 mai 15

Ancien commandant en chef des Forces françaises en Allemagne du 13.05.87 au 23.06.89, il est un témoin privilégié de cette relation franco-allemande que les soldats français, d’abord libérateurs, puis protecteurs et alliés de l’Allemagne démocratique, ont su créer et promouvoir par la qualité de leur implication dans la vie locale et régionale dans le  Sud-Ouest de la République fédérale, la zone de leur stationnement.

Bien avant le Traité de l’Elysée, ces soldats ont tissé des liens étroits avec la population et ont contribué à bien des jumelages entre communes et mariages et enfants  franco-allemands.

C’est dire que le Général Brette est particulièrement bien placé pour mesurer à quel point la maîtrise de la langue du voisin est une condition nécessaire à l’épanouissement de l’amitié franco-allemande

Le 12 mai 2015

Monsieur le Président de la République,

L’Association française des Décorés du Mérite Allemand, fondée en 1998 par l’ancien Ministre André Bord, a pour objectif de promouvoir et renforcer la coopération franco-allemande. Ses membres partagent la conviction que le lien franco-allemand, au cœur de l’Europe, repose sur une connaissance  du partenaire qu’ils s’attachent à approfondir.

 C’est à ce titre que j’ai aujourd’hui l’honneur d’appeler votre attention sur les menaces qui pèsent sur le creuset de la connaissance mutuelle entre jeunes Français et  Allemands que constituent les classes bilangues. Bien au-delà du nécessaire apprentissage linguistique, ces classes  développent la pratique du « vivre ensemble » franco-allemand, en favorisant de l’intérieur l’épanouissement d’une culture partagée.

La préservation des acquis de l’amitié franco-allemande comme le développement de perspectives nouvelles, culturelles, économiques et politiques, qui feront la richesse de l’Europe de demain, nous font solliciter votre haut patronage et vous prier de bien vouloir intervenir auprès de votre gouvernement, et plus particulièrement de votre Ministre de l’Education nationale pour que soient pérennisés les moyens permettant à la jeunesse de France l’apprentissage de la culture de notre partenaire le plus proche, au premier rang desquels les classes bilangues dont la disparition prochaine a été annoncée.

Une décision de votre part en ce sens serait porteuse d’avenir, ce dont vous seraient redevables les jeunes générations, collégiens d’aujourd’hui et universitaires, et plus largement acteurs, de la société de demain.

Veuillez agréer, je vous prie, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute considération,

Jean-Louis BRETTE Général de Corps d’Armée  (2S) [divider][/divider]

(*) Né en 1929 à Maizilly, (Loire).

Saint-Cyrien. Breveté de l’Ecole supérieure de Guerre, diplômé de l’Ecole d’Etat-major, du Centre des Hautes études militaires, de l’Institut des Hautes études de Défense nationale, du Centre d’études germaniques et de l’Institut d’administration des entreprises de Paris.

Commandeur de la Légion d’honneur, Grand officier de l’Ordre national du Mérite, Grand Officier du Bundesverdienstorden et Officier de la Legion of Merit.[divider][/divider]

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