Elle vient de sortir et a été présentée à Paris, au Goethe Institut, le soir du 22 janvu-ier 2018.

C’est une étude sur nos jumelages franco-allemands et leur activité vus de l’extérieur par la Bertelsmann Stiftung et l’Institut Franco-Allemand de Ludwigsburg.

Elle a le grand mérite de brosser un panorama général qui permet de démentir quelques préjugés tenaces tels que, entre autres, le soi-disant manque de vitalité ou la « fatigue » des jumelages. Le contraire y est bien démontré. Vous pouvez télécharger le document et sa lecture retiendra certainement votre intérêt.

Cela dit, pour nous qui vivons nos jumelages de l’intérieur, nous n’y découvrirons rien de bouleversant et la « photo » nous semblera même un peu floue. Ainsi, l’étude porte principalement sur les seuls jumelages franco-allemands français et allemand et ignore l’activité européenne du plus grand nombre des associations de la FAFA pour l’Europe. Beaucoup d’entre elles ont participé à l’étude en répondant à un questionnaire écrit dont les questions n’épuisaient pas la réalité de leur fonctionnement, ni de leurs compétences réelles. Cette partie de nos membres ne se reconnaîtra donc que partiellement, tant il est vrai que l’étude ne tient pas compte, par exemple, du fait que la majorité des Comités de jumelage adhérents à la FAFA pour l’Europe gèrent simultanément 3, 4, 5 , voire plus encore de jumelages en Europe et parfois au delà. Bien sûr, cela rend caduque l’interprétation de certains chiffres bruts tels que, entre autres, les volumes variables des soutiens financiers des communes aux jumelages. Ainsi comment comparer le soutien d’une commune française à un comité local qui gère une demi-douzaine de jumelages en Europe et celui accordé par une commune allemande – qui gère elle-même ses jumelages – à une association culturelle de francophilie qui se limite à bâtit une offre culturelle locale, des soirées litteraires en français, des expositions artistiques, etc…. L’étude range pêle mêle dans des catégories statistiques communes des types d’organisations et d’actions très différentes.

Nous regrettons aussi que les activités inter-associatives de coopération, formation et d’échanges d’expériences entre nos Associations et Comités de jumelage au plan cantonal, départemental et régional soient totalement ignorées.

A propos du rôle européen de nos associations de jumelage, il faut noter que nombre de nos membres agissent simultanément, soit en tant que Comités de jumelage, au service de plusieurs jumelages, soit, en tant qu’association franco-allemande, en parallèle avec les acteurs locaux des jumelages avec d’autres partenaires européens. Faute d’analyser cette dimension, l’étude n’explore pas cette différence de nature entre la majorité de nos membres et celle des Deutsch-Französische Gesellschaften de la VDFG. Celles-ci sont plutôt des associations culturelles qui entretiennent localement la fibre francophile et la pratique du Français et ne font qu’accompagner plus moins lointainement la vie du jumelage piloté par la municipalité de leur ville. Cette différence de fond entre la vocation de nos associations, dans le sillage de l’action européenne des communes, et celles des associations culturelles de la VDFG a de nombreuses conséquences qu’il serait trop long d’analyser ici. Notons quand même que nombre de nos adhérents ont des partenaires allemands qui n’aspirent pas à adhérer à la VDFG. Mais l’étude de la Bertelsmann Stiftung et de l’Institut Franco-Allemand de Ludwigsburg aurait beaucoup gagné en qualité à explorer cette différences entre deux mondes très différents, celui des Associations de jumelage ici et celui des Deutsch-Französische Gesellschaften, plutôt proches du type des « sociétés savantes » (en l’occurence francophiles/francophones) là.

cinema-jumelage

Une action du comité de jumelage de Bressuire (Poitou-Charentes) : la dimension européenne de nos associations

Bref, le tableau est certes juste pour les aspects qu’il a aborde, mais incomplet et, sommes toutes, superficiel. Une vraie typologie des jumelages et de leurs activités reste donc encore à faire.

Hélas, nombre d’Associations et Comités de jumelage isolés dans telle ou telle région n’apprendront jamais par cette étude l’existence ni de la FAFA pour l’Europe, ni de l’une de ses Union régionales éventuellement proches d’elles et auxquelles ils pourraient adhérer pour bénéficier de leur soutien. Bien sûr c’est notre rôle de nous faire connaître, certes… mais un coup de main d’institutions qui ont bien plus de moyens médiatiques que nous eût été fort utile pour la cause des jumelages et aurait rendu celles-ci plus visibles aux grands décideurs nationaux allemands et français.[divider][/divider]

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