Une page d’Histoire franco-allemande se tourne

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A la fin de ce mois de septembre 2019, la  Fondation Entente Franco-Allemande (FEFA) achève son brillant parcours, après 35 ans d’existence et avec un bilan impressionnant.

Créée dans le cadre d’un  accord franco-allemand signé le 31 mars 1981, la Fondation Entente Franco-Allemande (FEFA) avait pour vocation initiale  de régler – à l’aide d’un fonds versé par la République fédérale d’Allemagne – le problème de l’indemnisation des « Malgré-Nous », ces jeunes Français d’Alsace et de Lorraine qui avaient été  intégrés de force dans la Wehrmacht durant la période de l’Occupation et qui ont été de combattre aux côté des soldats allemands, principalement sur le front de l’Est.

L’essentiel des 86 555 indemnisations ont été versées en  moins de 10 ans. .

A partir de 1991, le fonds restant à la FEFA a permis de lui donner une seconde vocation, à savoir financer divers projets franco-allemands destinés à dynamiser l’amitié franco-allemande, renforcer les liens et consolider les ponts jetés entre la France et l’Allemagne.

Au bilan de la Fondation Entente Franco-Allemande, on peut compter de nombreuses actions dans le domaine culturel, en particulier celui de la Mémoire. Des  colloques, films, livres et documentaires ont pu voir le jour, soit en tout 126 projets réalisés avec l’aide  de la Fondation. La Fondation Entente Franco-Allemande a également créé un centre d’archives ainsi qu’une importante bibliothèque historique sur l’incorporation de force dans l’armée allemande et sur l’annexion de fait des 3 départements de l’Est. Ces documents sont gratuitement à la disposition de chercheurs, d’étudiants, de la presse etc. La Fondation a par ailleurs organisé en 2004, l’unique colloque d’historiens consacrés à la résistance des Alsaciens-Mosellans pendant la 2nde guerre mondiale, et en a publié les actes.

Depuis une quinzaine d’années, la majeure partie de l’activité de la Fondation avait été consacrée à sa mission  de soutien à  la coopération franco-allemande, conformément à la demande du gouvernement allemand, et plus particulièrement du chancelier Kohl.

La FEFA a régulièrement apporté sa contribution financière à l’organisation de nos congrès annuels et nous lui en gardons une éternelle reconnaissance

Par bonheur, après cette dissolution, la mission de la Fondation Entente Franco-Allemande ne s’achèvera pas vraiment : la Fondation Entente Franco-Allemande passe le relai à l’Office Franco-Allemand pour la jeunesse puisse qui gérera le reliquat du fond au service de cette jeunesse franco-allemande qui porte en elle l’avenir de l’amitié exceptionnelle entre nos deux pays…. Pouvait-on imaginer plus belle fin ?

Communiqué de presse (à l’issue de la conférence de presse du 29/3/19 avec l’annonce de la dissolution de la FEFA)

La Fondation Entente Franco-Allemande (FEFA) au service des relations franco-allemandes durant 35 années

La conférence de presse qui s’est tenue au Club de la Presse à Strasbourg a donné à la Fondation l’opportunité d’évoquer les missions historiques qu’elle a remplies avec succès depuis l’accord franco-allemand du 31 mars 1981. Ces missions achevées, la FEFA cessera ses activités dans quelques mois et transmettra son patrimoine à l’Office Franco-Allemand pour la jeunesse (OFAJ).

Face à l’audience, elle a pu dresser le bilan le plus fidèle possible de ses actions : Avec l’indemnisation versée à 86 555 Alsaciens-Mosellans incorporés de force dans l’armée allemande ou leurs ayants droits ; 5 087 allocations attribuées aux femmes incorporées dans des unités de travail forcé (RAD/KHD) mais aussi 1 135 projets soutenus dans les domaines de l’éducation, la mémoire, la culture, les échanges de jeunes, le sport, les sciences, le social etc., la FEFA a honoré largement son engagement.

Jean-Claude Klinkert, Président de la FEFA, a précisé que c’est grâce à une excellente gestion que la Fondation a pu verser, à partir des sommes mises à disposition par la RFA, des montants dépassant même les fonds initiaux. « Par son travail, la FEFA a pu injecter presque 140 millions d’euros dans l’économie régionale ».

Monsieur Yves Séguy, Secrétaire Général de la Préfecture du Grand Est, a remercié la FEFA pour les actions qu’elle a menées et qui ont contribué largement au rapprochement des deux pays.

Béatrice Angrand, Secrétaire Générale de l’OFAJ (récemment promue directrice du Service Civil à Paris), a pour sa part, déclaré que l’OFAJ allait tout mettre en œuvre pour pérenniser certains projets-phares de la Fondation.

Alexis Lehmann, Vice-Président de la FEFA, a rappelé que la Fondation avait également mené des travaux de réflexion, en initiant entre autres, un sondage SOFRES sur l’avenir et les attentes des citoyens de l’espace rhénan, qui a révélé que les populations du Rhin Supérieur souhaitaient de manière presque unanime le renforcement de la coopération transfrontalière dans cette région. Il a souligné l’entreprise courageuse que la Fondation a menée en portant des actions de tous niveaux dans le cadre de la coopération citoyenne, dans le monde de la culture, de l’éducation et de la formation. Comme elle a soutenu le projet qu’il a initié : la Life Valley.

Plusieurs bénéficiaires des subventions accordées par la FEFA étaient également présents à cette conférence de presse. Stefan Seidendorf, directeur adjoint du DFI de Ludwigsburg, a relaté les 20 ans de coopération entre les deux institutions, en particulier dans des projets de formation et d’échanges entre les jeunes des deux pays, comme par exemple dans le projet « Azubi Bacpro » de l’Académie de Strasbourg. Les organisatrices du festival de cinéma germanophone « Augenblick » ont quant à elles évoqué le soutien fidèle apporté par la FEFA qui a permis à leur association de lancer ce festival, et de créer le « Prix du Jeune Critique ».

Par son bilan exceptionnel, la Fondation a confirmé son rôle d’acteur incontournable dans le rapprochement entre la France et l’Allemagne se traduisant  aujourd’hui, par le Traité d’Aix-la-Chapelle.

A charge désormais pour l’OFAJ de faire perdurer l’esprit de la FEFA conformément aux propos tenus. Se clôt également ainsi le chapitre douloureux de l’incorporation de force des jeunes Alsaciens et Mosellans dans la Wehrmacht pendant la Seconde Guerre Mondiale dont la Fondation peut être fière d’avoir contribué au règlement de ce délicat contentieux.

Une page se tourne.