Numéro spécial d’Allemagne d’aujourd’hui

Allemagne d’aujourd’hui est une revue de référence du franco-allemand. Pour tous ceux qui s’intéressent à notre grande voisine, qui semble dominer l’Europe actuellement de toute sa puissance économique, la lecture de ce dossier permet de se faire une image nuancée de sa situation sur le plan politique, économique et sociale avant les élections. Il propose également un aperçu des évolutions probables induites par la formation de la grande coalition, souhaitée par une majorité d’Allemands. Vous y apprendrez beaucoup d’éléments sur la politique intérieure et extérieure conduite sous la mandature précédente ; vous y trouverez également un portrait de tous les partis présents sur la scène allemande, y compris celui du FDP, qui, expulsé sans ménagements du Bundestag, pour la première fois depuis la création de la Bundesrepublik, a connu une descente aux enfers sans précédent, et celui des Pirates, nouveaux venus sur la scène politique allemande, dont on s’interroge sur la pérennité d’un succès inattendu. Le volet politique ne serait pas complet sans un regard sur la campagne électorale et les résultats du vote par les médias français. Ce dossier comprend également une analyse de la situation économique et sociale de l’Allemagne actuelle – avec un article sur le marché de l’emploi rédigé par votre serviteur -, tant il est vrai que la bonne santé globale du pays a eu un impact réel sur l’issue du scrutin.

De là à inférer que le résultat du scrutin est une victoire éclatante pour Angela Merkel, comme l’ont affirmé certains médias en France, c’est néanmoins aller trop loin. Si les chrétien-démocrates de la CDU, le parti de la Chancelière, a effectivement obtenu beaucoup plus de voix que les sociaux-démocrates de son challenger Peer Steinbrück du SPD (41,5% contre 25,7%), la victoire n’est pas complète. Car, pour former un gouvernement, il manquaient à la CDU cinq sièges sur 316, ce qui lui a fait manquer la fameuse Kanzlermehrheit, la majorité au Bundestag lui permettant de gouverner seule. Hélas, il fallait qu’elle cherche un partenaire de coalition. Les Verts affaiblis – 8,4% des voix seulement, moins que les 8,6% du parti de Gauche – lui ayant opposé une fin de non-recevoir, peut-être de peur d’être étouffée sous la majorité écrasante de la CDU, celle-ci a formé une grande coalition avec le SPD, une réédition de celle qui a existé entre 2005 et 2009. Mais cette fois-ci, les sociaux-démocrates, partenaires incontournables en dépit de leur score médiocre, étaient en position de force. Ils ont réussi à imprimer leur marque sur le programme de gouvernement établi ensemble, notamment en matière de salaire minimum et de retraites. Tout ceci et encore plus, vous pourrez le découvrir en lisant le dossier passionnant réuni pour l’occasion dans Allemagne d’aujourd’hui.

Brigitte Lestrade